Je conseillerais cette semaine la lecture de cet ouvrage qui s’est trouvé par hasard, s’il en est, sur ma route.
Simple coup du destin ou concordance des temps, à une époque où il devient de plus en plus difficile de cacher les incohérences de notre système d’éducation des masses tant les témoignages font légion.
Il se trouve que l’écriture d’Anne-Sophie Nogaret m’a particulièrement touché, et je n’ai lu que la moitié pour l’instant.
Voici le résumé préparé par l’éditeur:
Témoignage vivant d’une enseignante en philosophie qui a traversé toutes sortes d’établissements, ce livre dresse un état des lieux consternant de l’école publique française. Loin de ne concerner que les lycées sensibles, la lame de fond touche tous les publics, sur l’ensemble du territoire.
Par-delà les incivilités, si quotidiennes que chacun en vient à les considérer comme faisant partie de la norme, par-delà la violence qu’il est désormais officiellement interdit de sanctionner, les profs doivent travailler avec des élèves qui, en terminale générale, se révèlent très souvent incapables de comprendre un texte simple de quelques lignes. Des élèves à qui leur propre langue est devenue étrangère et qui pourtant obtiennent tous le bac…
Aux avant-postes de cette absurdité intellectuelle, éducative et sociale, les enseignants.
Coincés entre des impératifs idéologiques dont ils ne démordent pas et la réalité dont ils ne cessent de se plaindre, ils évoquent irrésistiblement l’adage de Bossuet : «Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes».
Même s’il est important d’alimenter une spirale d’inspiration positive pour apporter notre contribution à la société, il me semble que faire face de façon honnête et objective aux problèmes tels qu’ils se posent reste une étape indispensable du processus.
Face aux dysfonctionnements qui sont maintenant légion, deux axes se profilent pour moi:
–arrêter la « comm » et regarder la réalité en face, quitte à faire moins mais de meilleure qualité. On pourra pour cela réinvestir le sens des valeurs de notre république et non pas simplement les mots, très pratiques certes pour défendre telle ou telle stratégie marketing. Prenons simplement la fraternité: comment est-elle incarnée dans notre administration, entre les collègues enseignants, dans les projets d’école où les enfants sont impliqués?
–créer le maximum d’alternatives efficientes afin de prouver l’obsolescence du système, inspirer les citoyens que nous sommes et nous tourner vers de nouveaux horizons.
Quand je pense que j’ai démissionné de l’éducation nationale à la date anniversaire de la naissance de Maria Montessori … tout un programme !